Formation de la lagune

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De nombreux documents inégalement fiables traitent de la formation et de l’évolution de la lagune de la Belle Henriette.

 Les plus complets et les plus scientifiquement aboutis sont ceux de A. Bouhier (Aspects morphologiques de la partie occidentale du Marais Poitevin, édition Norois, 1957) et de J.P. Pinot (Remarques sur la formation et l’évolution de la lagune dite de la Belle Henriette et sur les moyens de guider son évolution future, 1981)  dont nous reprendrons ci-après les principaux éléments. Nul besoin de réécrire ou paraphraser les résultats de travaux dont la restitution écrite par les auteurs est parfaitement compréhensible et dont le vocabulaire et la synthèse sont d’une grande précision.

Avant toute chose, et pour se faire une représentation de la configuration du littoral avant la formation de la lagune, vous pouvez consulter la comparaison faite par l’IGN entre la forme actuel du littoral du sud Vendée et sa configuration assez précise au 18 ème siècle via les cartes de Cassini.

Vous noterez :

  •  la présence de l’estuaire du Lay au niveau de l’actuelle Belle Henriette ;
  • l’absence de la Pointe d’Arcay ;
  • le caractère insulaire du Rocher de la Dive.

Nous vous proposons également ci-dessous, une série de carte du 18ème et 19ème siècle montrant d’abord l’absence de la pointe d’Arcay et donc un estuaire du Lay localisé à l’emplacement de l’actuelle Belle Henriette. On observe ensuite la formation progressive de la pointe d’Arcay qui décale progressivement avec elle l’estuaire du Lay vers le sud.

Au début du XXe siècle

C’est à Edmond Bocquier, instituteur à Fontenay le Comte et son ami M. Métay que l’on doit les premiers renseignements sur la naissance et la progression de la flèche de la Belle Henriette dans les années 1910 et 1920 :

« J’observe une langue de dépôt qui, partant du rocher de Sainte Anne, se développe de plus en plus dans la direction de l’anse de la Belle Henriette. C’est une forme très courte […] derrière laquelle commence tout juste à se former un petit herbu (pré salé) ».

La flèche (banc de sable) n’a alors probablement qu’une dizaine d’années, mais E. Bocquier note déjà les éléments d’une lagune en formation. Ce qui est décrit ici par l’instituteur est aujourd’hui encore parfaitement visible depuis la passerelle des Mizottes (devant le camping de la Belle Henriette).

Des années 20 aux années 30

« En 1928, on dispose de cartes dues au fait que, cette année-là, de fortes houles, se réfractant sur le prolongement submergé de la flèche, firent dangereusement reculer la côte en menaçant la route ; la flèche a déjà plus de 3 km de long, et six grands crochets, dont chacun, repoussa vers la côte le volume oscillant, a sapé l’ancien littoral. En 1937, la flèche a encore gagné quelques centaines de mètres. Pendant toute cette époque, la flèche est assez étroite, et le front dunaire est bien plus proche de la route entre la Tranche-sur-Mer et la Faute-sur-Mer. »

Des années 30 aux années 50

« L’allongement se poursuit jusqu’en 1950, où la flèche, parvenue en face du bourg de la Faute-sur-Mer, a 4.5 km de long. L’amont de la lagune avait été coupé en 1947 de la mer par une digue, la « digue des Indochinois », afin de réduire le volume oscillant, car le passage des eaux avait créé devant la plage de la Faute un chenal difficile à traverser. »

« Peu après 1950, des passages importants d’eau (surverses) par-dessus la dune lors d’une série de tempêtes jetèrent dans l’étang [lagune] tant d’eau que la digue des Indochinois fut rompue, tandis qu’une brèche dans le cordon dunaire [banc de sable] se créa à mi longueur. »

Des années 50 aux années 60

« En 1968, ce moignon [banc de sable] de grande largeur a repris sa progression vers le sud-est, et les riverains craignent le retour à la situation d’avant 1947, avec une traversée de dune encore plus longue avant d’arriver à la plage. On décidera à la fin de 1970 la construction d’une digue de sable, appelée batardeau, en travers de l’issue de la lagune, de façon à faire complètement cesser l’entrée et la sortie d’eau de mer : ainsi il n’y aura plus de chenal devant la plage de la Faute-sur-mer. La mise en place du batardeau a eu pour effet […] de supprimer le renouvellement régulier de l’eau de mer dans la lagune, les entrées ne se faisaient plus que lors des surverses, et le marais maritime a évolué en marais semi terrestre, avant de se transformer, du moins à l’amont, en simple zone humide d’eau douce »

Voir aussi…

1 – Formation du Littoral

Pour comprendre la formation de la lagune de la Belle Henriette au cours du XXe siècle et comprendre son évolution actuelle, il faut remonter le temps.

2 – Formation de la lagune

Les documents les plus complets et les plus scientifiquement aboutis traitant de la formation et de l’évolution de la lagune de la Belle Henriette sont ceux d’Abel Bouhier et de Jean-Pierre Pinot

3 – Évolution récente de la lagune

Progressivement formée au cours du XXe siècle, la Belle Henriette est l’une des dernières véritables lagunes de la côte atlantique. En 2014, elle s’est naturellement reconnectée à l’océan et évolue désormais au gré des influences marines.