Patrimoine naturel
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Depuis la reconnexion de la lagune à l’océan, le paysage de la réserve a profondément changé. L’immense roselière qui couvrait pour partie le site a complètement disparu, remplacée par des bancs de sable ou du pré-salé. Logiquement, la faune et la flore ont donc également été aussi grandement modifiées. Pour autant, comme semblent le croire de nombreux habitués, la réserve est-elle moins riche depuis ? Et bien non, c’est en fait tout le contraire ! Et il ne faut donc pas toujours se fier à sa première impression…
De nombreux riverains se souviennent par exemple des regroupements de cygnes que connaissait la lagune il y a quelques années encore. Alors qu’actuellement, cette espèce appréciée du grand public est d’observation très rare… Normal pour une espèce qui préfère les eaux douces et ne fréquente qu’exceptionnellement les eaux marines me direz-vous. A l’inverse, la Bernache cravant, petite oie présente d’octobre à mars sur la côte, était très rare sur la réserve autrefois. Elle y est maintenant vue chaque hiver avec parfois plusieurs centaines d’oiseaux.
Et si on s’intéresse à autre chose qu’aux oiseaux, et notamment aux invertébrés, les choses deviennent véritablement passionnantes et la réserve montre alors toute son extraordinaire richesse. Jugez par vous-même, plus de 800 espèces d’insectes et araignées ont d’ores et déjà été inventoriées en quelques années ! Et parmi celles-ci, plusieurs dizaines sont considérées comme étant de très haute valeur patrimoniale !
Vous comprendrez donc qu’il est alors difficile de mettre en avant telle ou telle espèce. Mais s’il fallait quand même en retenir quelques-unes, il y aurait sans aucun doute le rare Criquet des salines, lié aux prés-salés, qui est apparu après la reconnexion à l’océan. Ou la Cicindèle des dunes et la Cicindèle des estrans, coléoptères littoraux à la répartition de plus en plus restreinte et pour lesquels la réserve constitue l’un des bastions sur la côte centre-atlantique. Ou encore l’Hadène des sansouires, papillon nocturne là encore lié aux plantes du pré-salé…
Bref, d’après tous les spécialistes, le nombre d’espèces d’insectes remarquables de la réserve est tout bonnement exceptionnel. Et quand on sait que la réserve n’existe que depuis moins de 10 ans et que de nombreux autres inventaires sont prévus à l’avenir, on mesure tout l’intérêt de la protection d’un site tel que celui-ci !